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Après Guerre

Lorsque la seconde guerre mondiale éclate, Jean Moulin veut rejoindre les troupes, mais il est maintenu à son poste de préfet à Chartres où il fait face à l'exode de la population.

 

Face à l’arrivée des Allemands dans Chartres, Jean Moulin écrit à ses parents, le 15 juin 1940 : Â« Si les Allemands - ils sont capables de tout - me faisaient dire des choses contraires à l'honneur, vous savez déjà que cela n'est pas vrai Â».

 

Arrêté pour s’être opposé à l’occupant, Jean Moulin est battu et emprisonné. Le 17 juin 1940, il refuse catégoriquement de signer un document accusant injustement de meurtre des tirailleurs sénégalais de l’armée française. Face à la pression allemande, il préfère se trancher la gorge à l’aide d’un débris de verre. Il évite la mort et seule une cicatrice laissera une trace de cette tentative. Il cachera cette marque sous un foulard.

 

Le 2 novembre, en raison de ses idées gauchiste, il est destitué de ses fonctions par le régime de Vichy du maréchal Pétain  1940. Il se met alors à écrire un journal autobiographique, Premier combat, où il relate sa résistance contre les nazis à Chartres de manière sobre et très détaillée ; ce journal sera publié à la Libération et le général de Gaulle sera l’auteur de la préface.

 

Décidé à entrer dans la clandestinité, il part pour la zone sud (zone libre), s'installe dans la maison familiale de Saint-Andiol (Bouches-du-Rhône) et prend contact avec les principaux mouvements de résistance de zone sud.

 

En septembre 1941, sous le nom de Joseph Jean Mercier, il quitte la France par ses propres moyens pour rejoindre l'Angleterre. A Londres, il est reçu par le général de Gaulle auquel il fait le compte-rendu de l'état de la résistance en France et de ses besoins. À Londres, il suit un entraînement pour apprendre à sauter en parachute, tirer au revolver et se servir d'un poignard. Rapidement convaincu de l'intelligence et des capacités de son interlocuteur, le chef des Français libres renvoie Moulin en métropole avec pour mission de rallier et d'unir les mouvements de résistance. Il doit également créer une Armée secrète en séparant le militaire du politique. Il installe son Q.G. à Lyon.  En octobre 1942, l'Armée secrète (AS) est formée.

 

Le 27 novembre 1942 est créé le Comité de coordination de la Zone Sud à Collonges-au-Mont-d'Or dans le but de coordonner, avec l’aide de la mouvance communiste, les trois mouvements principaux de résistance de la zone libre. Le 26 janvier 1943, le Mouvements unis de la Résistance (MUR) est fondé lors d’une réunion au domicile d’Henri Deschamps Ã  Miribel, en banlieue lyonnaise avec pour membre du directoire et secrétaire général Pierre Dumas. Dans ce nouveau mouvement, ‘‘Rex’’, alias Jean Moulin cherche à contenir les demandes de commandement d’Henri Frenay, chef du mouvement Combat, d’Emmanuel d’Astier de La Vigerie, chef de Libération-Sud et de Jean-Pierre Lévy, chef de Franc-Tireur.

 

Ayant la passion du dessin depuis son enfance, Jean Moulin ouvre  une galerie d'art à Nice nommée par son pseudonyme d’artiste : Romanin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En février 1943, Jean Moulin se rend à nouveau à Londres avec le général Delestraint, le chef de l’Armée Secrète (AS), où il rend compte de sa mission. Le général de Gaulle le décore de la Croix de la Libération, le nomme secrètement ministre membre du Comité national français et seul représentant de ce comité pour l'ensemble du territoire métropolitain. De retour en France "Rex", devenu "Max" pour renforcer sa couverture et ne pas se faire repérer, est le seul représentant du général de Gaulle pour la Résistance.  

Il est chargé de créer un conseil de la résistance. Le Conseil national de la Résistance. Le 27 mai 1943 au 48, la rue du Four à Paris a lieu la première réunion du conseil sous la présidence de Jean Moulin. Ce rassemblement fait adopter une motion reconnaissant le général de Gaulle comme le seul chef politique de la France combattante.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Moulin participe avec le mouvement Franc-Tireur Ã  la création du maquis du Vercors.

 

Après l’arrestation du commandant Manhès et celle du général Delestraint, l'Armée secrète est compromise, et Jean Moulin est recherché et le sait. Il l'écrit au général de Gaulle : « Je suis recherché maintenant tout à la fois par Vichy et la Gestapo qui n'ignore rien de mon identité, ni de mes activités. Ma tâche devient donc de plus en plus délicate, alors que les difficultés ne cessent d'augmenter. Si je venais à disparaître, je n'aurais pas eu le temps matériel de mettre au courant mes successeurs. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Interrogé par Barbie qui l'identifie après deux ou trois jours d’interrogatoire malgré le fait que Jean Moulin ne parle pas, il est transféré avenue Foch à Paris puis dans une villa de Neuilly, où la Gestapo interroge des personnalités importantes. Il tente une nouvelle fois de se suicider afin de ne pas être tenté de dénoncer des activités de la résistance. Il échappe encore à la mort et son état de santé s’aggrave malgré les soins qui lui sont accordés. Afin de le garder comme otage ‘‘vivant’’, il est transféré en Allemagne. Le 8 juillet 1943, durant le trajet, il succombe à ses blessures et meurt sur les rails vers Metz.

 

Ses cendres, jusqu'alors déposées au Père Lachaise, ont été transférées au Panthéon le 19 décembre 1964 grâce à l'initiative du général de Gaulle et du ministre des Affaires culturelles, André Malraux. Ce dernier rendra hommage à ce grand homme de France dans un formidable discours.

 

Après de nombreuses investigations et manipulations allemandes, Jean Moulin est arrêté le 21 juin 1943 Ã  Caluire-et-Cuire (Rhône), dans la maison du docteur Dugoujon où une réunion avec plusieurs responsables de la Résistance étaient réunis. Parmi ces résistants étaient présents André Lassagne, Albert Lacaze, Raymond Aubrac et Bruno Larat. René Hardy présent alors qu’il n’était pas convoqué à cette réunion, a amené nombre de résistants à suspecter ce dernier d'avoir dénoncé ce rendez-vous. René Hardy, arrêté puis relâché par la Gestapo quelques jours auparavant, est d'ailleurs le seul à s'être s’évader lors de cette arrestation. Il sera accusé d'avoir dénoncé Jean Moulin aux Allemands, et comparaîtra dans un procès en 1947.

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